J’ai découvert le roman d'Isabelle AUPY au printemps 2020 en période de confinement… Pendant cette « drôle » de période, j'ai pris le temps de lire ! Des voisins m'ont prêté ce roman, après l'avoir désinfecté. Si on m'avait dit qu'un jour je désinfecterais un livre... J'ai donc ainsi découvert "L'homme qui n'aimait plus les chats" nimbé d'effluves de gel hydro alcoolique.
J’ai tout de suite été séduite par le style, la pertinence du propos, son humour et la poésie qui s’en dégage. Le parallèle avec ce que nous vivions pendant cette période m’a sauté aux yeux, les chats me faisant penser à cette catégorie de plaisir qu’on nous avait imposée comme « non-essentielle ».
L'envie de dire cette histoire au théâtre pour les adolescents notamment, m'est apparue pour le coup comme essentielle.
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Ce texte est éblouissant de par la simplicité apparente de son histoire, de son propos et de sa langue.
Comment le sens changé d'un simple mot distille la discorde, l'incompréhension, le mépris puis la haine ; terreau fertile au fascisme ?
Pourquoi vouloir le porter à la scène ?
Pour faire découvrir ce texte, le transmettre, le partager par l'oralité et le jeu.
Espérer toucher notamment les adolescents, eux qui demain auront des choix à faire en tant que citoyen.
La théâtralité du roman m'a paru évidente. L'île est une scène et réciproquement, le phare éclaire la nuit comme les projecteurs donnent à voir, les personnages sont hautement dessinés, l'ambiance sonore de l'île est théâtrale tout comme les matières évoquées dans le roman (caoutchouc, rouge à lèvres, cuir, dentelles, houblon...)
Sophie sera la commère de l'île, la raconteuse, la porteuse de fable et le point d'équilibre de cette communauté vacillante.
Elle sera assistée d’un ou d’une manipulateur(trice) - musicien(ne).
J'ai pensé l'adaptation comme un prolongement au texte d'Isabelle Aupy.
Le récit et le propos sont bien évidemment conservés mais j'ai tenté de l'aiguiser pour la scène et pour le public, majoritairement (pré)adolescent.
Les médias sont absents du roman. Il me semblait pertinent de les inclure ici. Journal télévisé, tracts et youtubeur sont autant de vecteurs d'information qui leur font écho.
Il me semblait également intéressant d'utiliser la marionnette pour mécaniser ces gens du continent ; des êtres de caoutchouc qui exécutent des tâches et parlent en slogans.
Enfin, j'ai tenté de rythmer le récit. Chaque scène a une dramaturgie propre avec climax et résolution des nœuds intérieurs.
Des moments musicaux chantés et dansés serviront eux aussi le propos.
Dans un va-et-vient entre récit et mise en abime, tantôt elle-même et tantôt personnages, la commère jouera du théâtre pour dire et faire résonner dans notre réalité, cette île aux « chats », où la confusion des mots est synonyme d’aliénation et où les solutions simplistes permettent d’assoir un pouvoir.
Urgence de raconter, urgence de dire que cette fable n'est peut-être pas si dystopique que cela.
Adaptation et mise en scène
Dossier de production
Contact : Caroline Galin - 0661351500 - unehirondellecie.adm@gmail.com